Désigné dans le milieu médical comme l’hyperkaliémie, l’excès de potassium dans le sang donne lieu à un ensemble de manifestations de gravité variable. Asymptomatique jusqu’à une certaine limite, une concentration trop importante de ce minéral dans le système circulatoire peut aboutir à un dérèglement de la fonction cardiaque.
Le métabolisme du potassium et son rôle dans l’organisme
Le potassium est essentiel pour un fonctionnement normal des nerfs, des muscles – dont le cœur – et des cellules. Ces dernières concentrent la plus grande partie du minéral présent dans le corps. L’organisme régule lui-même la quantité qui circule dans le sang, la maintenant dans la limite de 3,6 et 5 mmol/l, en mobilisant la fonction rénale. L’élimination de l’excédent issu de l’apport par les aliments liquides et solides se fait dans les urines et accessoirement, dans la sueur et par le tube digestif. Au-delà de la limite supérieure, la concentration de potassium sanguin est classée en 3 stades : un taux de 6,5 mmol/l, soit 0,254 g/l, constitue le seuil de gravité.
Excès de potassium dans le sang : quels symptômes ?
Un taux de potassium de 6,5 mmol/l ou plus dans la circulation sanguine impacte de façon significative le rythme du cœur. En l’absence des corrections nécessaires, les troubles observés débouchent sur une issue fatale par arrêt cardiaque. À des degrés moindres, trop de potassium dans le sang se manifeste par des sensations d’engourdissement, de faiblesse musculaire ou de fatigue. Des manifestations de nausées ou de vomissements, des difficultés à respirer ou des paralysies éphémères sont également rapportées. Certaines personnes ne développent pas de symptôme particulier : leur hyperkaliémie est découverte, de façon fortuite, lors d’un bilan sanguin. Il est utile de signaler que les faux positifs lors du dosage du potassium sanguin existent. Les personnels des laboratoires sont encadrés sur les conditions de prise de sang à respecter pour éviter ces pseudohyperkaliémies.
Augmentation du potassium sanguin : les conduites à tenir
En présence d’un excès de potassium dans le sang, le traitement concerne en la levée de la cause identifiée. Le sujet peut se voir prescrire l’arrêt de certains médicaments, ou la diminution de leur dose. Cette mesure concerne les ordonnances portant sur la rectification des troubles du rythme cardiaque par les digitaliques, et sur les diurétiques. La diminution des apports alimentaires du minéral figure parmi les précautions à instaurer dans de nombreux cas d’hyperkaliémie. Les teneurs les plus élevées demandent une prise en charge en milieu hospitalier, adaptée au profil du patient. La médication cherche à corriger les éventuelles insuffisances cardiaque ou rénale. Les cas les plus préoccupants donnent toujours lieu à la conduite d’une hémodialyse pour épurer le sang circulant.
Réparer l’excès de potassium sanguin : comment régler les apports ?
Lorsque le rétablissement d’un taux normal de potassium requiert une adaptation des apports par l’alimentation, le sujet est censé éviter différentes catégories de nourriture. Il réduira la consommation des légumes de type épinards, endives, choux et artichauts, et des légumes secs comme les pois chiches, les lentilles et les haricots. Certaines épices – origan, paprika, basilic -, les fruits secs, et les abricots, le kiwi, les fraises et la banane sont également à bannir de l’alimentation le temps de retrouver l’équilibre. Les oléagineux et le chocolat noir font l’objet de la même restriction. De nombreuses alimentations carnées sont à exclure du régime : les viandes séchées, les lardons fumés, le mouton, la volaille, le porc et le bœuf. L’apport par l’eau de boisson ne doit pas être négligé. Vérifier systématiquement l’étiquetage des eaux minérales et écarter celles qui ont un taux élevé de potassium. En cas de doute, l’eau du robinet est la plus adaptée, car elle en est dépourvue.